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What the GIEC ?

Marie Voyer
March 2024
mins

Le troisième rapport du Giec est sorti et vous n’y comprenez pas grand chose ?
Vous n’avez pas vu le I ni le II et vous avez peur de ne pas comprendre ?
Retrouvez ci-dessous quelques informations pratiques pour s’y retrouver dans leur fonctionnement, et les dernières conclusions de leurs études !


Le GIEC c’est qui ?

Le GIEC c’est le Groupement Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat.

Cette organisation est composée d’experts climatiques internationaux (195 pays y contribuent), qui travaillent à analyser, comprendre et anticiper les évolutions climatiques. Il a été créé en 1988 par deux programmes des Nations Unies, l’Organisation Météorologique Mondiale et le Programme des Nations Unies pour l’environnement, afin d’apporter plus de connaissances aux décideurs mondiaux, et leur permettre d’avoir une vue claire sur les causes et les conséquences du changement climatique, et sur les possibles solutions qui nous permettraient de l’atténuer ou de s’y adapter.

Leur mission s’organise en cycles, qui durent plusieurs années et leur permettent de d’établir un rapport d’analyse complet, divisé en 3 volets chacun géré par un groupe d’experts :

  • Le 1er volet évalue les aspects scientifiques du système climatique et de l’évolution du climat.
  • Le 2ème volet s’occupe des questions concernant la vulnérabilité des systèmes socio-économiques et naturels aux changements climatiques, les conséquences négatives et positives de ces changements et les possibilités de s’y adapter.
  • Le 3ème volet évalue les solutions envisageables pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) ou atténuer de toute autre manière les changements climatiques.

Chacun de ces volets compte plusieurs milliers de pages, qui sont résumées en une synthèse technique de quelques centaines de pages, ainsi qu’en un rapport de synthèse destiné aux décideurs de quelques dizaines de pages, plus compréhensible. Si vous voulez vous renseigner, vous pouvez donc démarrer par le rapport de synthèse, puis consulter le rapport technique  pour approfondir et vous référer au rapport complet si un sujet n’est pas clair.

Quelles sont les nouvelles cette année ?

Un nouveau cycle d’études est arrivé à terme cette année, et le troisième rapport vient juste de sortir.

Petit récapitulatif rapide des 2 premiers rendus, avec des liens vers les rapports


Paru en Aout 2021, le premier rapport confirmait que le dérèglement climatique actuel est bel et bien dû à 100% aux activités humaines, un constat attendu par la communauté scientifique. Une trajectoire pour 2°C est encore possible si des actions sont mises en place rapidement. Nos puits de carbones (les océans et les forêts) sont de moins en moins capable d’absorber ce que nous émettons.

Voici un lien vers une infographie réalisée par BonPote, et qui reprend les 10 points clés de ce rapport.

On vous encourage évidemment à prendre connaissance du rapport de synthèse ici.

Le deuxième rapport, sorti en février, a indiqué que les impacts du changement climatiques sont déjà visibles : vagues migratoires, impact sur la santé, sur la biodiversité, sur le bien être, etc.

Ces différents effets verront leur effet empirer sans réaction globale et adaptée. 
L’inégalité climatique est également fortement mise en avant dans ce rapport.  

Les territoires sont d’ores-et-déjà impactés de manière très variée, les populations les moins responsables du dérèglement climatiques étant souvent les plus en danger. La responsabilité collective est donc capitale.

Voici le lien vers le rapport de synthèse ici.
Et ci dessous, une vidéo qui reprend les points principaux du rapport, réalisée par Blast.

Que nous apprend le 3ème rapport ?

Il n’y a pas de remède miracle contre la crise climatique, mais il y a une arme du crime : les énergies fossiles. Il n’y a plus de place pour leur expansion »,

Nikki Reisch, Directrice Climat et Énergie du Center for International Environmental LawTweet

Hier, 4 avril, est paru le dernier rapport de ce cycle.

Il met en avant quelles solutions les États peuvent mettre en place afin d’inverser la tendance.

Premier constat, pour limiter la hausse des température à +1,5°C,  nous devons réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 50% d’ici à 2030. 

8 ans pour réduire de 50%.

Deuxième constat, nous n’avons que jusqu’à 2025 pour que la courbe de nos émissions de GES s’infléchisse.

Si nous dépassons ce cap, nous nous placerions sur une trajectoire de +3.2°C en 2100, comparé à l’ère pré-industrielle.
Nous n’avons donc plus que 3 ans pour mettre en place des mesures audacieuses, fortes et stricte, et espérer conserver un monde vivable.

Un autre constat a attiré notre attention, l’origine de ces émissions.

Car c’est plus d’un tiers des émissions de GES qui sont à imputer aux 10% les plus riches.

Voici quelques mesures qui ont attiré notre attention :

  • L’arme du crime, les énergies fossiles

Pointées du doigt depuis longtemps, il est désormais clair et sans équivoque que les énergies fossiles sont à réduire drastiquement voire à proscrire si nous souhaitons inverser la tendance.
Aujourd’hui, 34% des émissions de Gaz à Effet de serre proviennent du secteur de l’énergie.

Pour réduire cet impact, les énergies renouvelables et le nucléaire sont mis en avant. Ces types d’énergie sont des cartes essentielles dans une stratégie de désengagement des énergies carbonées..
Une combinaison des deux types d’énergies permettrait de palier à un retrait progressif du pétrole, du gaz et du charbon.

Le charbon par exemple devrait diminuer de 76% d’ici à 2030, avant de disparaitre complètement des mix énergétiques mondiaux.
Quant au pétrole et au gaz, il faudrait réduire de 60 à 70% leur consommation.

  • Réorienter les flux financiers

Afin de soutenir une transition écologique mondiale, il est nécessaire d’accompagner les pays en voie de développement vers des modèles plus respectueux, en respectant l’engagement des accord de Paris de 100 milliards de dollar par an d’ici à 2020, en profitant du désengagement de ces flux vers des projets liés aux énergies fossiles.

  • Réduire, encore et toujours, la consommation de produits animaliers.

Manger moins de viande, revient mécaniquement à réduire le nombre d’animaux qui sont présents dans les élevages, et moins d’animaux, c’est moins de méthane dégagé. Le méthane est un gaz qui fait partie de la liste des gaz à effet de serre et qui est présent à 18% dans l’atmosphère. “L’avantage” de ce gaz c’est qu’il disparait  relativement vite de l’atmosphère (10 ans vs 100 ans pour le carbone). Une réduction de ces émissions permettrait donc une baisse des gaz à effet de serre. Un atout non négligeable pour lutter contrer le dérèglement climatique.

Sous un prisme un peu plus global, moins d’animaux à élever, c’est aussi moins d’animaux à nourrir.
Moins de nourriture pour eux, c’est moins de sols occupés pour la production de nourriture animale, moins de déforestation (principalement générée par la création de culture de céréales à destination du bétail), et une préservation des puits de carbone. Une cascade d’évènement qui tient donc principalement à notre régime alimentaire, et sur laquelle nous avons un vrai pouvoir d’action.

Qu’est ce qu’on peut faire ?

  • Commencer par respirer un coup.
  • Faire ce qu’on peut à son échelle en adaptant son alimentation (moins de viande, et privilégier du local), et limiter les transports polluants (avion et voiture).
    Pour limiter son impact personnel, ce qui aide souvent en cas d’éco-anxiété, on ne saurait qu’encourager la mise en pratique d’éco-gestes, et une consommation responsable et informée, en étant vigilant à ses besoins et ses envies.
  • Manifester pour que ce sujet prenne plus de place dans le débat public : une marche pour le climat aura lieu samedi 9 avril ! Pour trouver un cortège près de chez vous c’est ici.
  • En apprendre plus sur les enjeux climatiques, en s’informant grâce à un média engagé comme BonPote, et en participant à des ateliers qui permettent de mieux saisir les enjeux du climat comme La Fresque du Climat,  ou encore l’Atelier 2tonnes.
  • Informer et guider son entourage professionnel et personnel, sans être être moralisateur.
  • 
Être indulgent avec soi-même et les autres : respecter les progrès de chacun.
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