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Eau et développement durable : les impacts environnementaux liés à l’eau

Marie Voyer
March 2024
mins

Impacts environnementaux : les impacts liés à l'eau

L’impact environnemental d’une activité peut être mesuré grâce à des indicateurs, liés notamment au changement climatique (émissions de GES), à la destruction de la couche d’ozone, à la toxicité humaine dans les sols et dans l’air. Plusieurs de ces indicateurs environnementaux sont par ailleurs liés à la gestion de l’eau, en tant que ressource et en tant que biotope. Considérer de manière globale l’impact environnemental d’un produit ou d’une activité nécessite ainsi de prendre en compte leur impact sur la consommation en eau, l’écotoxicité aquatique, ou encore l’eutrophisation des eaux marines et des eaux douces.

Gestion des ressources en eau

La consommation en eau

Sous l’effet conjoint du réchauffement climatique et d’une utilisation croissante dans les activités humaines, les ressources en eau douce se raréfient. Or, l’eau douce est une ressource précieuse, qui ne représente que 3 % de l’eau présente sur la planète, 2/3 de celle ci étant sous forme de glace. [i] La plus grande partie de la consommation d’eau est liée à l’activité agricole (58%). La production d’eau potable est le second poste de consommation. En France, la consommation moyenne d’eau potable avoisine les 150 litres par jour et par habitant, [ii] mais seulement 1% de l’eau potable est bue ! 99 % de l’eau potable consommée en France l’est donc pour l’hygiène, la cuisine, l’arrosage du jardin et le lavage des voitures. Ces chiffres donnent clairement des pistes d’actions pour une gestion de l’eau plus durable dans les pays développés : parmi elles, la pratique de l’agroécologie et les gestes quotidiens pour économiser l’eau à la maison.

Raréfaction des eaux de surface et des eaux souterraines

Les ressources en eau diminuent sous l’effet de leur utilisation intensive par l’homme : la quantité d’eau prélevée dans les nappes phréatiques est supérieure à l’eau qui y retourne naturellement par infiltration. Par ailleurs, les eaux prélevées pour les activités humaines ne sont pas restituées à leur milieu d’origine : les eaux prélevées dans les rivières sont rejetées dans la mer et donc définitivement perdues pour les cours d’eau ; les eaux souterraines ne retournent pas dans les nappes phréatiques. Pire encore, certaines nappes phréatiques situées en zone côtière, surexploitées pour les activités agricoles, se remplissent d’eau salée et deviennent inutilisables.

Le réchauffement climatique et les épisodes de sécheresse ne sont pas les seules causes du défaut de remplissage naturel des nappes phréatiques. La déforestation, l’aménagement des berges de rivière, la bétonnisation des sols à travers la construction de bâtiments, de parkings et de routes, ainsi que le labourage et le lessivage des terres en agriculture intensive imperméabilisent les sols : l’eau ne s’infiltre plus, elle s’évapore ou ruisselle directement jusqu’à la mer. Lors des épisodes de fortes pluies, les inondations sont de plus en plus fréquentes sans que cela profite aux réserves d’eau. Enfin, dans les zones désertiques, des nappes fossiles, qui ne se remplissent plus, continuent d’être exploitées et de se vider inexorablement.

L'écotoxicité aquatique

Enjeu majeur en matière de protection de l’environnement, une gestion durable de l’eau implique de lutter contre la pollution de l’eau, et tout particulièrement contre la dégradation des eaux souterraines ou de surfaces par des produits chimiques. Les produits phytosanitaires sont les principaux responsables de l’écotoxicité aquatique : il s’agit des pesticides, herbicides et antifongiques utilisés en agriculture conventionnelle, qui s’infiltrent dans les sols et pénètrent dans les nappes souterraines. Ces polluants s’accumulent également dans les eaux de surface. L’écotoxicité aquatique a également pour origine la pollution aux métaux lourds (mercure, plomb, arsenic, cadmium), qui provient quant à elle des activités industrielles et du transport. La pollution de l’eau par des produits toxiques conduit à la disparition d’espèces et la dégradation générale de l’écosystème.

L'eutrophisation des eaux

Problème environnemental majeur, l’eutrophisation de l’eau se traduit par un déséquilibre de l’écosystème dû à un apport excessif en éléments nutritifs dans les eaux de surface. Cet apport excessif en nutriments entraîne en effet la croissance disproportionnée de certaines espèces végétales. À son terme, le processus d’eutrophisation mène à une désoxygénation du milieu. Il a pour conséquence une diminution, voire une disparition de la biodiversité. On distingue, bien qu’elle procède du même principe, l’eutrophisation des eaux douces et l’eutrophisation des eaux marines.

Eutrophisation des eaux douces

Lutter contre l’eutrophisation des eaux douces est un des leviers incontournables du développement durable. La sur-fertilisation des cours d’eau, lacs et plans d’eau douce résulte de pollutions agricoles (notamment l’azote et le phosphore issus du fumier et des engrais) et de pollutions urbaines (rejets d’eau usée). Du fait de l’eutrophisation, les eaux superficielles continentales connaissent un vieillissement prématuré : les algues et végétaux aquatiques prolifèrent, entraînant une augmentation de matière organique décomposée, et donc une sédimentation accélérée. La teneur en oxygène diminue dans les eaux du lac, avec pour conséquence une perte importante de biodiversité, jusqu’à la mort du milieu. Le phénomène d’eutrophisation des lacs peut se dérouler naturellement sur des milliers d’années. Mais les activités humaines accélèrent ce processus de vieillissement jusqu’à lui permettre de se produire en seulement quelques dizaines d’années.

Eutrophisation des eaux marines

Bien connu sur le littoral breton avec la prolifération problématique des algues vertes, le phénomène d’eutrophisation des eaux marines est l’un des enjeux d’une gestion durable de l’eau et des écosystèmes aquatiques sur notre planète.

L’explosion démographique localisée d’une espèce d’algues peut en effet provoquer l’intoxication de la grande faune marine. Par ailleurs, la prolifération d’algues due à la sur-fertilisation des eaux marines empêche la lumière de pénétrer dans l’écosystème, entravant la photosynthèse et donc la production d’oxygène. Les ressources en oxygène s’épuisent d’autant plus vite que l’activité des organismes décomposeurs de matière organique (protozoaires notamment) est augmentée. L’environnement devient rapidement anoxique, c’est-à-dire dépourvu d’oxygène, donc de vie.

Dans le cas précis des algues vertes qui s’échouent sur le littoral breton, se pose par ailleurs un problème sanitaire pour les humains et pour la faune terrestre, lié aux gaz toxiques qui émanent de leur décomposition.

En conclusion, les impacts environnementaux liés à l’eau sont nombreux et variés. Pour évaluer l’impact global d’une activité, il est essentiel de prendre en compte sa consommation d’eau, l’écotoxicité aquatique et l’eutrophisation des eaux. La raréfaction des ressources en eau douce est un problème majeur, exacerbé par le réchauffement climatique et l’utilisation intensive de l’eau dans les activités humaines. La pollution de l’eau, causée par des produits chimiques et des métaux lourds, entraîne la disparition d’espèces et la dégradation des écosystèmes. Enfin, l’eutrophisation des eaux, qu’elle soit douce ou marine, déséquilibre les écosystèmes et menace la biodiversité. Une gestion durable de l’eau est donc essentielle pour préserver notre environnement.

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